Joseph Rézeau

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Mise en évidence du paragraphe

Si l’on considère un document du point de vue de sa structure, on peut dire que le paragraphe en est l’unité de base. Il convient donc de mettre le paragraphe en évidence, selon l’une ou l’autre de ces deux méthodes : l’alinéa ou l’espacement vertical inter-paragraphes.

Dans les romans, les ouvrages littéraires et certaines revues du domaine de la littérature, la première ligne de chaque paragraphe, sauf celui immédiatement sous un titre, est en retrait vers l’intérieur : c’est ce qu’on appelle communément un alinéa. Voir ci-dessous le texte de la figure 1. Notons que — si vous adoptez ce système — il vous faudra créer un style spécial « premier paragraphe », sans retrait de première ligne, que vous penserez à appliquer à chaque paragraphe suivant immédiatement un titre ou sous-titre de votre texte.

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Figure 1 — Paragraphes indentés sauf le premier.

De plus en plus on utilise l’espacement vertical pour séparer deux paragraphes. Dans ce cas, la première ligne du paragraphe est alignée sur la marge de gauche comme toutes les autres lignes du paragraphe. Voir ci-dessous le texte de la figure 2. Vous remarquerez que c’est ainsi que sont formatés tous les paragraphes de ce tutoriel. Lorsque vous demandez à votre traitement de texte de formater l’espacement vertical de vos paragraphes, vous pouvez choisir par exemple 6 points avant et 6 points après ou Espacement automatique Avant et Après. Si cette option existe dans votre traitement de texte, l’espacement automatique vous donne des paragraphes bien espacés et votre texte sera suffisamment aéré, surtout si vous optez pour l’interlignage simple (voir plus loin).

Figure 2 — Paragraphes non-indentés avec espace vertical.

Alignement

Verticalement, les lignes d’un paragraphe peuvent être alignées à gauche (presque toujours), à droite (pratiquement jamais), à gauche et à droite : c’est la justification. Que choisir ? L’alignement à gauche donne une meilleure lisibilité, la justification (alignement à gauche et à droite) donne un effet plus soigné, mais ces deux points sont discutables.

Dans des paragraphes étroits, comme par exemple dans une disposition en colonnes, la justification peut faire entraîner un problème d’esthétique comme on le voit sur la figure 3.

Figure 3 — Colonnes étroites et justification.

La première colonne contient du texte non justifié, les colonnes 2 et 3 du texte justifié. Dans la colonne 2, la 2^e ligne comporte un blanc inesthétique, dû au fait que le mot adipiscing ne tient pas et se trouve repoussé à la ligne suivante. Ces blancs inesthétiques ont été mis en évidence par des pavés rectangulaires. Dans la 3^e colonne, on a procédé à une césure, ou coupure de mots pour réduire la présence des blancs. Attention : l’utilisation de la césure est compliquée, peu fiable et demande une vérification sérieuse… je vous déconseille de vous y embarquer.

Interlignage

Dans la plupart des revues et ouvrages imprimés, la distance qui sépare verticalement deux lignes successives de texte (interligne) est simple. L’usage veut qu’un document soumis à la lecture d’un comité de lecture, d’un jury, etc., comme une note de recherche, un article soumis à une revue ou une thèse soit composé avec un interligne de 1½ ou même double. La raison de cette augmentation de l’interligne est de faciliter la correction du texte par les relecteurs. Autant j’admets l’utilité de cette augmentation de l’interligne dans les phases de relecture, autant je la rejette pour l’impression finale, pour les deux motifs suivants. Tout interlignage supérieur au simple est une catastrophe sur le plan esthétique et un gaspillage pur et simple de papier. J’ajouterai que composer en interligne double dans l’unique but de « gonfler » artificiellement le nombre de pages d’un document trop court est tout à fait ridicule et ne peut que se retourner contre l’auteur de telles pratiques. En tout cas, l’interligne doit être simple dans les tableaux, les citations longues et les notes de bas de page.

Veuves et orphelines

Figure 4 — Ligne veuve en bas de page 1.

Figure 5 — Ligne orpheline en haut de page 2.

On appelle ainsi des lignes isolées en bas de page (veuves) ou en haut de page (orphelines). Ces lignes isolées sont jugées inesthétiques et le traitement de texte offre un moyen simple de les éviter. Dans le menu Format | Paragraphe | Enchaînements | Pagination : cocher la case Éviter veuves et orphelines. Dans le même ordre d’idées, il faut éviter d’avoir une section, un chapitre qui se termine sur quelques lignes en haut d’une page, avec tout le reste de la page en blanc (surtout sur une page de droite, si vous imprimez en mode recto-verso). Dans ce cas, il n’y a pas d’autre solution que de revenir sur son texte et de voir si une coupure ici ou là en amont ne permet pas de ramener ces lignes inesthétiques à la page précédente.

Autres attributs du paragraphe

Voici les autres attributs de paragraphe que votre traitement de texte vous permet d’utiliser.

• Retrait à gauche et à droite : à utiliser par exemple pour définir un style « citation longue » (voir plus loin).
• Lignes solidaires & paragraphes solidaires : dans certains cas bien précis, vous ne voulez pas qu’un paragraphe soit coupé en deux par un passage à la page suivante, ou bien vous voulez que deux paragraphes soient solidaires. Utile en particulier pour éviter qu’un tableau ne soit coupé en deux.
• Saut de page avant : pour forcer un saut de page avant le paragraphe ainsi formaté : utile pour que les titres de grandes parties s’affichent toujours en haut d’une page.

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mise à jour du 7-09-2005 | © Joseph Rézeau